
La draft 2025 est désormais bouclée, et globalement, les équipes ont réalisé de bons choix. Un peu partout, les médias spécialisés ont publié leurs analyses, accompagnées de notes attribuées à chaque franchise.
Un critère revient souvent dans ces évaluations : l’écart entre le classement d’un joueur parmi les prospects et la position à laquelle il a été sélectionné.
C’est assez logique. Plus un joueur est drafté loin derrière son rang estimé, plus on considère que l’équipe a fait une bonne affaire. Prenons Travis Hunter (CB/WR) comme exemple. Il figurait dans le top 3 de la plupart des classements de prospects. S’il est choisi parmi les cinq premiers, rien d’étonnant. Mais s’il glisse jusqu’au troisième tour, le choix devient un vol absolu.
À l’inverse, drafter au premier tour un joueur classé autour de la 400e place est vu comme une grosse erreur (sauf surprise énorme, ça reste la NFL après tout).
Classement des joueurs
Parfait, cette méthode permet de détecter facilement les “bonnes affaires” ou les sélections surprenantes en fonction de l’écart entre la valeur estimée d’un joueur (son grade NFL.com) et sa position réelle dans la draft. Une fois les données réunies, on pourra repérer les franchises qui ont maximisé la valeur de leurs choix… ou celles qui se sont laissées emporter.

Méthode de calcul
Pour évaluer chaque sélection de la draft, on compare le rang auquel un joueur a été choisi avec sa position dans le classement des prospects.
Prenons deux exemples :
Cameron Ward a été sélectionné en 1ère position, alors qu’il était classé 29e parmi les prospects. Résultat pour les Titans : 1 – 29 = -28 points.
À l’inverse, les Bears ont pris Colston Loveland au 10e rang, alors qu’il était classé 5e. Ils obtiennent donc : 10 – 5 = +5 points.
En additionnant ces écarts pour chaque choix d’une équipe, on obtient un score global.
Mais comme certaines équipes ont plus de choix que d’autres (les Patriots, par exemple, en ont eu 11 contre 5 pour les Commanders), il faut équilibrer la mesure.
On divise donc le score cumulé par le nombre total de sélections pour obtenir une moyenne.
C’est cette moyenne qui permet de juger, de façon plus juste, la qualité de la draft de chaque franchise.
Les résultats
Ce tableau résume l’ensemble des scores de chaque équipe.

D’après les résultats, les Commanders arrivent en tête du classement. Ils n’avaient que peu de choix, mais ont sélectionné des joueurs bien plus bas que leur valeur estimée. À l’inverse, les Broncos et les 49ers ont souvent atteint — voire largement dépassé — les joueurs qu’ils voulaient.
On note aussi que seulement un tiers des équipes affichent une moyenne positive. Et un quart d’entre elles ont drafté des joueurs 35 places plus haut que leur rang théorique, ce qui est considérable.
Quelques surprises ressortent de ce classement :
- Les Patriots, bien classés dans de nombreuses analyses, se retrouvent pourtant en bas du tableau.
- Les Commanders dominent largement les scores alors que leur draft, sans être mauvaise, n’a pas fait l’unanimité.
- Les Bengals, dont la sélection a été jugée très moyenne par les observateurs, apparaissent finalement en milieu de peloton.
Preuve que la perception et la valeur théorique des prospects peuvent parfois diverger fortement.
Note des joueurs
Un autre point de vue serait de prendre le score de chaque joueur au lieu de sa place dans le classement. Les résultats sont les suivants

Sans surprise, le classement reste globalement similaire au précédent. On remarque toutefois que trois équipes affichent une moyenne inférieure à 6.00. Un tiers des franchises dépassent les 6.15 de moyenne.
Conclusion
Cette méthode de calcul a évidemment ses limites. Elle se base sur une analyse brute des données de la draft et ne tient pas compte de plusieurs facteurs essentiels. Par exemple, elle n’intègre ni les besoins spécifiques de chaque équipe, ni le contexte de sélection, comme l’indisponibilité d’un joueur déjà choisi plus tôt. Elle ne fait pas non plus la distinction entre les postes, alors qu’un quarterback aura naturellement plus de valeur qu’un kicker ou un punter dans l’évaluation globale.
Autrement dit, cette méthode ne prétend pas remplacer l’œil des scouts ou la stratégie des front offices. En revanche, elle offre un point de vue alternatif et chiffré sur la draft. Cela permet d’avoir un autre angle d’analyse, plus détaché des impressions à chaud.
Soyons honnêtes, ce genre de classement a surtout une utilité bien connue : alimenter les débats passionnés entre fans, que ce soit en ligne ou autour d’un café. Un outil parfait pour défendre son équipe… ou taquiner les rivaux.
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